HOMMAGE AUX ÉCRIVAINS /MUSICIENS 2018 - 2019 Voir
DERNIERES SÉRIES SUR L'EXIL "ALLER SIMPLE" - 2018
EXPOSITION " ESTHÉTIQUE DU CORPS" AU PALAIS DE
H * EXPOSITION A NANTES " AU TEMPLE DU GOUT"-
H
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EXPOSITION A NANTES " AU TEMPLE DU GOUT"- JANVIER 2016
Grand coup de cœur pour Agnès Doneau qui vient d’exposer au Temple du Goût, à Nantes, en janvier.
Cette artiste partage sa vie entre les bords de Loire et Florence.
Elle privilégie le noir et le blanc. Soit pour saisir des corps musclés qui savent capter la lumière
elle utilise alorsl' huile et l’acrylique. Soit pour dessiner au crayon des dos qui racontent la douleur de l’exil.
Dans ces dernières fresques, le dessin au conté demande des heures de travail et raconte la longue errance,
le poids des deuils, l’anonymat.
…Et cependant la beauté est partout présente.
Le crayon sensible nous remue profondément. Il renvoie toute l’humanité de ces êtres en marche et vient réveiller notre humanité.
Agnès Doneau est une femme sensible, cultivée, grande artiste… engagée.
Monique Madic
PRIX ET DISTINCTION JURÉE DU PRIX DU LIVRE INTER
PRIX ET DISTINCTION
JURÉE DU PRIX DU LIVRE INTER SOUS LA PRÉSIDENCE DE JEAN CHRISTOPHE RUFIN JUIN 2015
Cette série est dédiée aux Exilés VOIR L'ALBUM
se réfère aux ouvrages de Mokeddem" Les hommes qui marchent", Gaudé "L'Eldorado, Haydée Sabéran "Ceux qui passent", Enard "Zone" et le film de Jan Nemec " Les Diamants de la nuit"
Le pied : synecdoque de toutes ces ombres qui marchent jusqu’au bout de leur force hébétés, leur seul arme : leur pied . Ces foules hagardes de fatigue, usées par de trop longs voyages, meurtries par la peur et traumatisées par les épreuves, ont tout perdu. Gaudé fait dire à ’un de ses personnages : « là où nous irons nous serons rien »; silhouettes qui n’ont ni nom ni histoire dont personne ne sait rien, ni ce qui les anime, ils marchent avec rage, avec cette volonté folle vers d’autres terres….un monde où la pauvreté, se pare encore de majesté car elle puise une espérance dans le mouvement.
Aujourd'hui notre monde compte des dizaines de millions de déplacés, toutes nationalités confondues. Les raisons nous les connaissons : la guerre, la famine, les dictatures, les massacres, les cataclysmes naturels.
Cette question douloureuse des réfugiés est un enjeu politique mais aussi moral " je suis homme et rien de ce qui est homme ne m'est étranger" écrivait Terence
L'art peut peut-être sauver de l’oubli ces naufragés à jamais disparus dans la transparence bleutée de la Méditerranée et l’indifférence des hommes....sentiment de honte et de chagrin face à l'état du monde . L'art soigne le réel, le répare et tente de redonner une vie à tous ces oubliés de l'histoire de la manière la plus digne et belle qui soit.
Solo Exhibition of France artist Agnès Doneau
I/ SERIE DES NUS : 120 X 255 CM HUILE /ACRYLIQUE
I/ SERIE DES NUS : 120 X 255 CM HUILE /ACRYLIQUE SUR TOILE
Sensible à la notion de " répétition " de Kierkegaard, mes peintures dans la séries des corps s'emparent des dessins de la Renaissance, du Maniérisme pour leur insuffler une autre vie dans un espace intemporel. Ce n'est plus le dessin qui prend le dessus mais bien la peinture, la gestuelle. ..Cette notion de répétition est très belle car elle est l'affirmation que l'expérience passée est toujours un possible. Il y a reprise, le présent ressaisit le passé et l'avenir ....cette intemporalité ne s'atteint pas par un retour nostalgique vers un passé révolu mais par un mouvement vers l'avenir une projection vers l'avant, un "ressouvenir en avant". Les images sont montées comme des séquences, des plans pour recréer un ensemble dynamique une sorte de ballet. intemporel retranscris dans le champ pictural
Le choix de mes sujets proviennent en général d'un choc émotionnel, musical, littéraire, philosophique : le générique de "L'enfance d'Ivan" d'Andrei Tarkovski- les oeuvres littéraires comme celles d' Aharon Appelfeld: " le garçon qui voulait dormir", Cécile Guilbert " Réanimation",d'Atiq Rahimi : "Syngué sabour", de Kafka ; la pensée philosophique de Lévinas et de Janckélevitch, les images percutantes des films de Fritz Lang, du cinéma expressionniste, de Vertov, d' A.Gance,.Kurosawa, Dreyer, Erice, Gus Van Sant, Kiarostami, Welles, Sokourov, Fellini, .P.Pasolini, i fratelli Taviani, Eisenstein, Béla Tarr , Shindo, Nemec etc....(qui ont tous en commun une puissance poétique et spirituelle), ou la chorégraphie, le rituel et le cérémonial sont omniprésents . Les dessins de Signorelli., de Pontormo , de Michelangelo. les portraits de Rembrandt, les sculptures de Barrias sont des sources d'inspiration parmi tant d’autres.
Ma passion pour le cinéma me permet de jouer avec différents angles de vue : plan serré, contre plongée -plongée, zoom etc. Le but est de concilier l'histoire formelle de l'art , les ballets contemporains (Carlson, Cherkaoui. Jalet.) et le cinéma . Se greffe sur cet ensemble . la poétique de la narcose, les figures ont souvent les yeux clos, partis dans une narcose qui ressemble à la figure de la mort, les êtres sont comme pétrifiés. Ce passage par la narcose permet d' accéder à une autre dimension : une résurrection ... les corps essaient de transmettre une énergie comme pour se libérer.
L’expressivité ne passe pas uniquement par la représentation mais par la plasticité, la gestualité. Le geste se laisse voir, donne une dimension, un sens supplémentaire au tableau.
Le geste rapide, nerveux met en avant le mouvement, l’action directe sur la toile sans esquisse me permet d’aller à l’essentiel.
Les images sont montées comme des séquences, des plans pour recréer un ensemble dynamique une sorte de ballet. intemporel retranscris dans le champ pictural.
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II/ -Série de portraits inspirés du roman d'Appelfeld - " Le Garçon qui voulait dormir "160X 120 CM Huile / Acrylique sur toile
Se greffe sur cet ensemble . la poétique de la narcose présent dans les trois ouvrages cités ci-dessus, les figures ont souvent les yeux clos, partis dans une narcose qui ressemble à la figure de la mort, les êtres sont comme pétrifiés (Dans la culture perse, la pierre de patience " Syngué Sabour" recueille toutes les confessions du monde). Ce passage par la narcose permet d' accéder à une autre dimension, à un autre espace-temps -
Somptueuses, les premières pages du roman Le Garçon qui voulait dormir, s'ouvrent et se ferment comme des paupières ensommeillées.Erwin émerge du sommeil auquel il a recours pour faire revivre tout un pan de sa vie anéantie.Dormir n'est pas une fuite pour Erwin, c'est une plongée au cœur de la vérité. En restant tout ouïe aux bruits du monde, il entre en contact avec ses parents défunts par le biais de rêves fugaces, Les personnages se confondent les uns avec les autres, ils se cherchent, croient se reconnaître et disparaissent comme des mirages. « Apparemment, nous portons en nous d'autres personnes que nous-mêmes » -d'où l'anonymat de mes figures..qui ne regardent plus le spectateur , ce qui nous regarde, ce n'est pas le sujet représenté, mais l'objet peint.
1 - Série inspiré du film "L'enfance d'Ivan" de
1 - Série inspiré du film "L'enfance d'Ivan" de Tarkovski - huile /acrylique sur toile 120 X 160 CM
le premier long-métrage d'Andreï Tarkovski est d'une beauté stupéfiante perçue par le regard purement émotionnel d’Ivan.
Il y a d’abord le monde éthéré du passé, défini lors de courtes séquences magiques avec sa mère. Le film nous montre un enfant en état d’écoute,et il nous apparaît en apesanteur,
tandis que se déploient de manière répétitive des lignes musicales et des bruitages souvent en décalage avec les sons directs traditionnellement attendus.
L’Enfance d’Ivan est l’histoire d’un personnage en "état" de guerre tendu vers un espace de confrontation, car déterminé par un souvenir lié à la mort.(sa mère tuée par les allemands pendant la seconde guerre)..La description de Bachelard du soldat fait écho à notre personnage Ivan
"La guerre, comme le labyrinthe, déstabilise nos sens. Entre crépitements et silences, la réalité vacille. Le soldat marche lentement, scrute l’horizon, hésite, tend l’oreille, s’arrête, se cache, rêve à un ailleurs et à un autre temps. Ne devient-il pas cet "être perdu", décrit par G. BACHELARD
- -FORMATION :
- Diplomée Ecole des Beaux-Arts -Paris
- MAITRISE HISTOIRE DE L'ART - Université François-Rabelais - Tours
Dans le cadre du projet E.R.A.S.M.U.S entretien avec le peintre E.Cucchi a Ancona
- TESINA CINEMA - Facoltà delle Lettere et Filosofia -Firenze
- MASTER 2 - RESTAURATION DE TABLEAUX -
Istituto d'Arte e Restauro- Firenze
Depuis de nombreuses années je travaillais en tant que restauratrice d’œuvre d’art auprès des Monuments historiques d’Italie.Ma démarche de restauration et d’investigation scientitfique était de procéder à une micro chirurgie de tous les «éléments constitutifs de l’œuvre, le grain, la fibre du support deviennent comme une peau…Une restauration est par nature anachronique puisqu’elle prétend à partir des techniques actuelles faire resurgir l’œuvre originaire, chose quasi impossible car l’interaction des pigments, des liants et des vernis altère d’une manière irréversible la couleur originaire…Depuis peu je me consacre davantage à la création car les techniques neutres d’intervention sur les fresques , les peintures sur toile: pointillisme- tratteggio- glacis m’empêchaient de m’exprimer pleinement.
LA DIMENSION IMAGINAIRE DANS MON TRAVAIL
Mon objectif serait de réinjecter un peu de sentiment, une certaine aura , W.Benjamin « Qu’est-ce au juste que l’aura ? Un tissage étrange d’espace et de temps : l’unique apparition d’un lointain, si proche soit-elle. »
que l’observateur puisse s’arrêter devant une atmosphère, une ambiance qui l’ inviterait à se positionner par rapport au monde… ce ne serait plus le spectateur qui aurait la maîtrise de tout , ou l’image vue comme un
écran offert aux projections de tous ordres une sorte de réceptacle de tous les fantasmes de l’observateur; mais au contraire un regard tourné vers nous, qui nous place sous son autorité, à distance d’elle, bref nous surplombant.
Le choix du gris de payne et du blanc n’est pas un hasard il s’approcherait de l’effet radio X utilisé dans la restauration de tableau. Mon ancien travail de restauration continue à nourrir mes recherches actuelles.
Ma démarche artistique depuis plusieurs années consistait à scruter ce travail de sédimentation, traverser les différentes strates d’une œuvre par divers procédés scientifiques. Nous apercevons grâce aux pouvoirs des rayons ce qu’aucun regard n’a jamais saisi : l’envers du décor ou ce qui s’étale derrière nos yeux enregistre ce non perceptible. On circule impunément à l’intérieur du tableau, dans son intimité, dans un espace labyrinthique faisant surgir les traces d’une pensée en acte. On s’engouffre dans un labyrinthe mettant en lumière sa trame, sa structure, en explorant le quasi invisible, l’en dessous accède à une visiblité.
Dans mes peintures acryliques je veux pouvoir capter ces mouvements intérieurs. Mon ancien métier et mes recherches actuelles sont complémentaires.
L’utilisation du noir et blanc ou plutôt de ce ton bleuté dans mon travail personnel est d’ atteindre à une plus haute expression en éliminant la couleur et le détail…. de capter les mouvements intérieurs des têtes, comme une radio X, se faufiler dans les interstices de l’âme pour y traquer une douleur, une quête inquiète (les autoportraits de Rembrandt m‘ont beaucoup influencé).
Soit le regard questionne le spectateur, c’est un regard inquiet parce que face à l’irrémédiable, ou alors les
yeux sont clos, une sorte d’entrelacement soude l’homme au monde par la matière. Le but étant de faire retentir le monde dans un visage
L’expressivité ne passe pas toujours par la représentation mais passe par la plasticité, le geste…
il y a par là un questionnement sur la ressemblance et l’écart dans la représentation.
Figuration ou non le geste se laisse voir, donne une dimension, un sens supplémentaire en plus de l’œuvre, déborde la simple présence de l’œuvre matérielle. Il n’y a pas une dichotomie entre le geste et la représentation, l’un découle de l ‘autre..
On peut le considérer comme une phase qui constitue la représentation affirmé par la trace.
La gestualité est pour moi importante elle est au service de la matérialité jusqu’au limite de la représentation, rapide sans esquisse traduisant une énergie pour saisir l’insaisissable .
Mon geste rapide, nerveux met en avant le mouvement, l’action directe sur la toile sans esquisse me permet
d’aller à l’essentiel.
Malgré l’identification d’un référent, je m’inspire en effet de personnes connus : Picasso, Ezra Pound, Cioran,Vladimir Maïakovski, je tente de retranscrire dans un espace imaginaire, ce qui se dégage de leur oeuvres respectives, pour Pound une certaine folie destructrice, Cioran également ou le regard de Maiakovski sur le monde …..
il y a toujours un reste inachevé, muet, insaisissable qui réinterroge le spectateur …ce que l’on voit est toujours traversée par une dimension imaginaire .jusqu’au limite de la représentation, La peinture est le territoire de l’imaginaire .Il y a une sorte de basculement de la vision de l’autre coté du visible vers un ailleurs , n’y aurait-il
pas d’image que selon un débordement de la vision qui multiplie à l’infini les images. Comme le dit joliment Bachelard « Si une image présente ne fait pas penser à une image absente, si une image occasionnelle ne détermine pas une explosion, une prodigalité d’images aberrantes, il n’y a pas d’imagination »
Très marquée par le cinéma : le Stalker,L'Enfance d'Ivan de Tarkovski,d'Hanecke, Pasolini etc... j’ai voulu exprimer le rapport intemporel à l’espace, une zone entre la vie et la mort ..les têtes se proposent à notre présence dans une intemporalité.
..Le triptyque tiré du film est monté comme des séquences, des plans, le but étant de recréer une dynamique, retrouver dans le champs pictural la quête des personnages, un sentiment de perte..
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Ma vision serait plus proche d'un metteur en scène pour l'agencement des éléments dans le tableau.. Après avoir vécu en Italie pendant de nombreuses années, ingurgité des sensations, des images, il s'agit maintenant de ressaisir un mélange de souvenirs, de choses oubliées..Les voyages en avion et en train développent votre imaginaire, créent un autre regard. Dans un Tgv de nuit, la fenêtre se transforme en écran, le paysage, l'architecture défilent en contre plongée devant vos yeux. L'avion vous offre des vues en plongées splendides, tout ce processus de déconstruction par la perspective est transposé dans le champ pictural. L'oeil saisit un flot d'images, les sélectionne ...ce qui permet de donner aux images capturées différents points de vue, une autre vision du monde.. Ainsi Une distance se crée par rapport au réel. Ce qui m'intéresse tout particulièrement c'est de jouer avec l'espace, les différents points de vus, et le combat entre l'ombre et la lumière.
MES REFERENCES : Le choix de mes sujets proviennent en général d'un choc émotionnel, musical, littéraire, philosophique : le générique de l'enfance d'Ivan-l'oeuvre d' Aharon Appelfeld: " le garçon qui voulait dormir", Cécile Guilbert " Réanimation", l'oeuvre de Kafka ; les images percutantes des films de Fritz Lang, du cinéma expressionniste, de Vertov, d' A.Gance.Kurosawa, Dreyer, Erice, Gus Van Sant, Kiarostami, Welles, Sokourov, Fellini, i fratelli Taviani, Enseinstein, Béla Tarr etc....... les architectures des constructivistes russes: Tatline, les grands décors des peintres scénographiques du XVIII la famille Bibbiena, Servandoni, Pannini, Piranèse, il padre Pozzo, Tiziano, Tintoretto, Tiepolo..les trompe l'oeil florentins, romains, vénitiens, l'oeuvre de Rembrandt, de Rubens, le clair -obscur des oeuvres du XVI, Goya, Picasso, Le Greco etc et.la beauté des Monuments italiens., les balllets de C.Carlson... exemples de références parmi tant d'autres...
La ville est un sujet très intéressant puisque très proche du portrait. La ville par sa complexité est à l'image de l'homme, il crée la ville à son image..Ce sont des réminiscences d'endroits : je construis un espace onirique, à partir d’un espace reconnaissable comme la série du Théâtre Olympique, imprégné de silence, dépeuplé de ses statues. Le théâtre perd sa fonction première et devient un signe, une ville déserte. Mon objectif est de porter un sujet connu sur un plan poétique…quelque chose de la vie en suspens est traduit dans cette dimension monochrome… (chantiers de restauration en Italie) ou alors je pars d'une forme géometrique comme le cube, le rectangle;
ce n'est plus un cube mais une ville, une architecture qui s'imposent petit à petit avec force et qui devient une hallucination futuriste d'où l'importance du réglage d'échelle, les éléments architecturaux surdimensionnés captent le regard et introduisent l'obervateur dans un jeu complexe de perspectives illusoires. ...
Les différents points de vue : les visions verticales
ascendantes, panoramiques, en plongée- contre- plongée, les travellings, les zooms inversent nos repères, ajoutent un trouble à l'image. Le dispositif des cadrages, le trucage d'échelle, les effets de clair-obscur, la gestualité, la matière rendus visibles permettent de rêver plus l'image qui nous est offerte
.La déconstruction des repères, est un appel à l'imaginaire, à la re-création .
LA MATERIALITE DE L'IMAGE
est pour moi donatrice de sens, la matière respire, se développe, refait surface, reprend ses droits dans l’image
et peut avoir un impact considérable sur la conscience.
La peinture moderne avec les impressionnistes et plus récemment Pollock, Tapiès, Zao wou ki, Soulages, Pei ming ont joué un rôle primordial et m‘influencent beaucoup, désormais on voit la matière respirer, la toile, les touches, la matière empâtée, les vides, les gestes, les empreintes, les coulures et l’ énergie pulsionnelle . Le matérialisme de la peinture indique sa manière d’être là . Cet invisible qui nous pointe, nous interpelle fait effraction et retentit en nous. .L’indication d’une autre profondeur, le débordement de l’intérieur de processus inconscients qui s’étalent à la surface de l’image renvoie plutôt à l’extase de notre être dans sa relation au monde.
« L’image picturale, selon Merleau Ponty, semble n’avoir d’autre provenance que le retentissement charnel en nous de la présence des choses, n’être à la ressemblance de rien d’autre que cet impact du monde sur l’œil qui transit de part en part le corps du peintre ».C’est précisément le rapport à une matière informe qui dote l’image d’un sens inépuisable et d’un fort pouvoir de suggestion.
Même si nous voyons une figuration construite, elle tend à fuir dans la matière, un entre deux inachevé .L’image est image du monde, de soi, du monde en soi, de soi dans le monde, elle ne prouve rien mais donne à éprouver selon un engagement de tout notre être, elle nous fait sortir de nous même.
Créatrice d’espace, pour moi l’image picturale est créatrice de liens, non pas à partir d’une culture partagée mais
à partir d’une émotion éprouvée au contact d’une matière sensible aussi ténue et impalpable soit-elle, l’espace qu’elle ouvre est celui d’une rencontre qui nous fait déborder le réel ambiant, nous arrachant à nos propres inerties culturelles pour nous tourner vers la dimension libératrice de l’imagination, voir toujours plus que ce qu’il y a à voir. A travers l’image picturale il est question d’autre chose que de signifier son enracinement dans une communauté historique, sa participation à une identité nationale ou religieuse. Le spectateur opère en lui-même une transformation que tient du mystère.. La disponibilité à accueillir l’inattendu, l’image est une plongée en soi vertigineuse abyssale. .Se rendre étranger à soi même,se déprendre, se dessaisir pour vivre l’étrangeté de notre présence au monde. Merleau Ponty parle de l’inclusion d’une étrangeté dans le familier, d’une distance dans la proximité. Percevoir l’imperceptible.
Un entrelacement soude l’homme au monde dans le détail le plus infime, les cinéastes Tarkovski, Bresson, Pasolini réussissent à faire résonner retentir le monde dans un visage, dans l’élément le plus ténu, impalpable…La caméra de A.Tarkovski, le regard de Dubuffet, de A.Kieffer, Soulages, Richard Long ,d’A.Kubin , Zao Wou Ki, Pei Ming sont tournés vers le sol et ont en commun cette exploration fiévreuse de la matière, cette même rencontre de l’inattendu dans l’insignifiant.. Mes peintures se nourrissent de cet héritage, de cette vision.
L’image poétique est terreuse, elle voyage dans l’épaisseur des choses, plongée dans la matière elle-même . Il y a un débordement imaginaire qui se produit dans l’immanence même de la matière, un mouvement de transcendance au cœur de la perception qui atteste d’un réel en devenir susceptible de se transformer. « A quoi bon percevoir, si c’est pour se percevoir soi » se demande Deleuze. Tout l’effort de l’art n’ est -il pas de nous décentrer de la perception humaine pour nous reconnecter à des mouvements plus profonds, des forces invisibles, des sons inaudibles ,des images imperceptibles, cette reconnexion de la perception humaine avec ce qui la dépasse, percevoir les choses dans leur présence dans la force de leur présence, leur irruption pleine et entière.
La grandeur de l’art c’est d’ « entrer dans les choses comme une danse » selon la belle expression de Bergson, se laisser emporter par le mouvement des choses ». C’est cela l’effet extraordinaire de l’art sur la perception humaine, de nous surprendre, nous sidérer, nous dérouter, faisant jaillir au sein de la perception l’Imperceptible, qui se révèle être l’essentie . L’image donne à sentir l’espace, le temps par l’ouverture d’une présence .
Pour moi l’image picturale n’est pas synonyme de plaisir, de divertissement, elle est porteuse d’un sens mais d’un sens qui n’est pas discursif, ni langagier, un sens par lequel l’homme ressaisit sa propre existence à un niveau de profondeur pré -réflexif. On ne doit pas perdre de vue trop facilement tout ce qu’il y a de proprement culturel dans l’image et donc d’historique car il y a la construction d’un sens en prise sur une situation historique donnée .et l’image devient un témoignage précieux du mode de projection des hommes à une époque donnée dans le monde.
Mes peintures produiront des effets de sens contre leur gré parce que nous les feront parler. Les images résistent à toute assignation d’identit.Ne devons- nous pas faire taire en nous la pulsion attributive, abandonner l’image à son mutisme, à la dissémination à laquelle elle est vouée dés qu’on lui impose de signifier quelque chose et comprendre plutôt pourquoi une image nous interpelle, nous saisit. Les peintures réfléchissent notre manière d’être au monde. N’oublions pas que le monde tel que le perçoit l’artiste est le produit de ce qui a été perçu par d’autres, l’artiste est aussi et avant tout un spectateur.
L’image picturale est l’exploration par l’homme créateur -regardeur, du lien qui le rattache aux choses, au monde. Le propre de l’art est une manière d'être au monde.
BIOGRAFIA
AGNES DONEAU
TITOLI DI STUDIO
1986 1989 : - DIPLOMA NAZIONALE D'ARTE PLASTICHE .
conseguita presso L'Accademia delle Belle Arti -Paris
1990 -1994 : - LAUREA MAGISTRALE DI STORIA DELL’ARTE
conseguita presso l’Università François-Rabelais a Tours.
-Nel quadro del progetto E.R.A.S.M.U.S : colloquio con il pittore Enzo CUCCHI per il tema della tesi magistrale :
" la Memoria nell'Opera di Enzo Cucchi".
1995 : - TESINA CINEMA -
conseguita presso la Facoltà delle Lettere et Filosofia a Firenze :
colloquio con i fratelli TAVIANI per la loro pellicola "La notte di San Lorenzo".
1997- 1999 : - DIPLOMA DI RESTAURATORE DI QUADRI
conseguita presso l' Istituto d'Arte e Restauro a Firenze.
2000 : - DIPLOMA DI MASTER 2 RESTAURATORE
conseguita presso l'université Panthéon- Sorbonne Paris1
- CANTIERI DI DIPINTI SU TELA /LEGNO
-AFFRESCHI - SCULTURE MONUMENTALE
- Bottega di di Restauro -MUSEO S.MARCO- FIRENZE
Dipinti su tela e legno + sculture in legno-
All’occasione della MOSTRA di Savonarolla
-BOTTEGHE di RESTAURO : DIPINTI SU TELA - ROMA
- PALAZZO MEDICI-RICCARDI - FIRENZE-
Fresque de B.GOZZOLI
Cappella Adorazione dei magi -XVe
Camera di CASSANDRA MEDICI
Cantiere : AFFRESCHI -XVII
- MUSEO CORRER -L’ENTRATA MONUMENTALE -VENEZIA
Scalone d’onore Ala Napoleonica
Cantiere : DIPINTI MURALI - MARMO- SCULTURE XIX
-TEATRO OLIMPICO - PALLADIO-SCAMOZZI- VICENZA -
Cantiere : DECORAZIONE IN LEGNO
TROMPE L’OEIL IN MARMO -SCULTURE -BASSO -RILIEVO
-LA SACRESTIA S.FRANCESCO - AGRIGENTE -
Cantiere : DIPINTI MURALI XVII
-LA BIBLIOTECA MARCIANA - SANSOVINO - VENEZIA
Cantiere : SCULTURE MONUMENTALE
D’ALESSANDRO VITTORIA XVI
-TEATRE DELLA FENICE - VENEZIA- XIX
SALE APOLLINEE -SALA DI DANTE
Cantiere :
DIPINTI MURALE- SCULTURE -MARMO - BASSO -RILIEVO-
DORATURA DELLA SCENA - APPARATI DECORATIVI PALCO SCENICO
SCULTURE MONUMENTALE DELLA FACCIATA
-CASA DI ANDREA DEL SARTO - FIRENZE-XVI
Cantiere : DIPINTI MURALE : Primo piano
FEDERICO ZUCCARI -
-CATTEDRALE D’AMIENS XIII-
Cantiere : SCULTURE MONUMENTALE
- CHIESA DI SAN PIETRO -CAEN XVII
Cantiere: SCULTURE MONUMENTALE
- ABBAZIA ROMANA SAINT-SAVIN
Cantiere : AFFRESCHI -Volta XI-XII
-Casa d'ANDREA DEL SARTO - FIRENZE XVI.
Dipinti murale.Piano terra
- PREPARAZIONE DEL CONCORSO DELL’AGREGATION ESTERNO D’ARTE PLASTICHE
PRESSO L’Università -PANTHEON -LA SORBONNE PARIS 1 -
-CHIESA GESU A PALERMO -SICILIA
ANALISI DELLO STATO DI CONSERVAZIONE DELLE AFFRESCHI XVII
DELL’APPARATO DECORATIVO -
-CHIESA DI SAN DOMENICO PALERMO
DIPINTO SU LEGNO L’APPARATO DECORATIVO
-STUDIO PRIVATO DIPINTI SU TELA
- MOSTRA PERSONALE PRESSO LA « GALLERIA D’ARTE CONTEMPORANEA 360 »
A FIRENZE.